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Des Eskimos à Boulogne

Je suis retourné ce week-end au musée de Boulogne-sur-mer, auquel j'avais déjà rendu visite il y a quelques temps, et où j'avais été étonné de découvrir divers objets remarquables, en particulier australiens. Point de surprise cette fois-ci, mais la possibilité de photographier pour de bon ce dont les caprices de mon appareil m'avaient bêtement privé la fois précédente.
Le musée possède, entre autres, une salle dédiée aux Yupik, un peuple de l'Alaska rattaché culturellement, mais non linguistiquement, aux Inuits. C'est la raison pour laquelle il arrive que l'on parle des « Eskimo » à propos de l'ensemble formé par les Inuits et par les Yupik, ainsi que les anciens habitants des îles Aléoutiennes. Au passage, il faut tordre le cou à une l'idée reçue selon laquelle le terme Eskimo serait dégradant, raison pour laquelle il a fallu l'abandonner. S'il s'agit bel et bien d'un exonyme, c'est-à-dire d'un nom attribué par un autre peuple – ici, les Indiens Montagnais du Labrador –, cette dénomination ne possède aucun sens péjoratif. Le terme ne signifie pas, comme on le lit souvent, « mangeur de viande crue », mais « celui qui lace sa botte ». Et c'est de la même racine que provient le « husky », la race de chiens de traîneau.
Quoi qu'il en soit, les vitrines du musée de Boulogne proposent une très intéressante gamme d'objets : masques, lunettes de neige, visière et, surtout, flèches et sagaies – dont l'une, destinée apparemment aux oiseaux, présente une double barbelure inversée, un dispositif sur lequel j'avais commencé à m'interroger.
 

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