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Mercredi, invité de l'émission « Esprit de justice » (France Culture)

EDIT : pour cause de grève des personnels de la radio (tout mon soutien à eux), l'émission est reportée au mercredi 10 novembre, même heure.
Mercredi prochain 20 octobre, j'aurai le plaisir d'être l'invité d'Antoine Garapon, dans son émission Esprit de Justice, sur France Culture, où interviendra également mon éminent collègue Jean-Paul Demoule. On y discutera évidemment de la justice dans les sociétés sans État, en particulier dans l'Australie aborigène, et de son articulation avec la guerre.
Ce sera en direct, de 21h à 22h (puis ensuite, évidemment, en podcast).

6 commentaires:

  1. J'ai hâte d'entendre cela ! Car je tombais aujourd'hui - pas tout-à-fait par hasard - sur une phrase de Lénine : "L’État surgit là, au moment et dans la mesure où, objectivement, les contradictions de classes ne peuvent être conciliées. Et inversement : l'existence de l’État prouve que les contradictions de classes sont inconciliables." Peut-on remplacer dans cette phrase le mot "État" par "justice" ?

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    1. Absolument pas ! La justice existe bien avant l'Etat, dans toutes les sociétés humaines. Et elle a à résoudre des conflits qui n'ont pas leur causes dans l'exploitation (ou même la compétition) économique, mais dans d'autres sphères : droits sur les femmes, rétorsion face à des violences réelles ou supposées, crimes contre la collectivté (inceste, violation d'un interdit religieux...)

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  2. L'émission était passionnante.
    Il n'y a pas de raisons qu'il n'y ait pas de violences sans État ni richesses. Il y quantité de violences dans la vie quotidienne qui ne relèvent pas de ces modalités. Durant ma carrière d'enseignant, par exemple, j'ai de tout temps constaté des violences chez les élèves, pour des raisons qui ne tiennent évidemment ni à l'oppression, l'exploitation ou l'accumulation. Les premières causes de violence chez les élèves sont les paroles mal placées ou les moqueries.
    Même un retour à de petites sociétés grandement démocratiques, très autosuffisantes et à faible accumulation ne préserverait pas de la violence. Et il faut justement étudier ces sociétés de chasseurs-cueilleurs pour essayer d'en saisir les mécanismes afin de parvenir à atténuer ces violences qui sont, je pense, inhérentes à l'espèce humaine qui mène une existence groupée.

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    1. Merci pour votre appréciation !
      Que l'aptitude à la violence soit une donnée naturelle de l'être humain, c'est en effet une évidence. La question, c'est que cette aptitude, d'une société à l'autre, va être atténuée, ou au contraire cultivée par l'éducation et les pratiques, et organisée d'une certaine manière et dans certains buts spécifiques. C'est cela qu'il faut étudier et comprendre – et personnellement, je n'ai guère de doute sur la possibilité future d'éliminer cette violence socialement légitimée, à condition de prendre le mal à la racine.

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  3. Que dit Mr De Moule à la minute 10:00 ? "un certain nombre de faides qui viennent de notre propre idéologie" ? Y a a-t-il là un mot français qui m'échappe ? Ou bien JP De Moule a eu l'hésitation verbale "faits (de) qui" (ce que je lui pardonnerais très volontiers). Excusez ce pinaillage.

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    1. La faide existe bel et bien – c'est le feud des auteurs anglophones, et dont la variante méditerranéenne est connue sous le nom de vendetta. Mais ici, foin de faide, juste une petite hésitation me semble-t-il, et c'est bien des « faits » qu'il s'agit.

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