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Au Musée de Préhistoire de Nemours

Il y a quelques jours, je suis allé faire un tour à Nemours, petite ville de Seine-et-Marne à 75 km de Paris, dans le but (entre autres) d'y découvrir son musée de la Préhistoire. Je n'ai pas été déçu !
La première chose frappante est l'architecture, très réussie : le bâtiment, situé dans un parc boisé, met en valeur les pièces présentées dans une ambiance très agréable. De forme carrée, avec un cheminement organisé autour de l'espace central, il propose quelques jardins intérieurs en rapport avec les salles visitées. On peut donc se contenter du parcours standard, qui suit la succession des pièces intérieures ou, pour chacune d'elles, visiter la salle d'approfondissement correspondante, située à la périphérie. Cette organisation, qui transforme parfois la visite en un jeu d'orientation, est peut-être le seul bémol de la muséographie, s'il faut en trouver un.
Pour le reste, la plus grande qualité de ce musée, même si elle ne semble pas être dans l'air du temps, est d'être avant tout pédagogique. Chaque salle est consacrée à l'une des grandes époques de la préhistoire. Les explications sont synthétiques et très éclairantes : sans être noyé sous l'information, le visiteur n'a jamais le sentiment d'un déballage d'objets sans contexte ni logique. On ne trouvera certes pas les bornes multimédia et autres jeux vidéos qui foisonnent dans les muséographies plus modernes. Là, il faut se contenter des objets eux-mêmes, de quelques illustrations et reconstitutions, et des textes. Mais l'ensemble a été très bien pensé, et démontre une fois de plus que dans la transmission du savoir, les moyens doivent être au service du contenu et non l'inverse.
Un petit regret tout de même : si l'évolution technique est au cœur de l'exposé, ce qui est bien normal étant donné que c'est par elle que nous avons accès à ce passé, on aurait aimé quelques phrases, même prudentes, sur ce que nous savons (et que nous ignorons) de l'évolution sociale ; faire mention, par exemple, de l'absence d'inégalités de richesse dans les périodes reculées, de même que situer l'époque et les mécanismes présumés de leur apparition donnerait une éclairage supplémentaire (et essentiel). On soulignerait ainsi qu'au long de son histoire, l'humanité n'a pas seulement continuellement inventé de nouveaux outils, mais aussi de nouveaux rapports sociaux.
Quoi qu'il en soit, c'est donc un lieu parfait (et, j'en ai peur, sans guère d'équivalent plus proche de la capitale) pour découvrir, ou redécouvrir, notre lointain passé. Si vous ne le connaissez pas, allez-y de ce pas – profitez-en pour faire une ballade en canoë sur le Loing, c'est très agréable ! À noter enfin que pour quelques mois encore, l'exposition temporaire, elle aussi hautement recommandable, a pour thème les Senons (une des tribus gauloises) : là encore, les textes sont parfaits et les nombreuses maquettes très réussies.

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