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Une parution et quelques épanchements

Ça y est. Dans ma boîte aux lettres, le Père Noël (ou son alter ego) a déposé un colis : des exemplaires de mon dernier bouquin, officiellement paru depuis quelques jours. Et soudain, ce sont quatre années de ma vie, occupées – certes pas à temps plein, mais tout de même – à fouiner, écrire, lire, relire, ajouter, biffer et réécrire un nombre incalculable de fois, qui se sont figées dans un petit objet de quelques centaines de grammes, que je tiens à présent en main.
À tort ou à raison, j'éprouve une pointe de fierté à avoir rassemblé des données qui n'avaient jamais été étudiées de manière systématique et, au-delà, à avoir ouvert une porte sur un sujet très peu exploré, porte qui débouche elle-même sur une multitude d'autres questionnements. L'humanité fait certes face à des problèmes autrement plus urgents et plus vitaux que celui de comprendre comment les sociétés sans État et sans richesse ont pu s'organiser pour régler leurs différends, parfois de la plus violente des manières. Mais je me dis qu'un travail minutieux, qui s'efforce d'écarter les biais et les préjugés, et qui propose une nouvelle grille théorique pour aborder la question dans une démarche comparatiste, apporte son petit grain de sable au grand édifice du savoir humain. Et que si c'est un peu dérisoire, cela n'est pas totalement inutile.
L'objet va donc vivre sa vie. Les livres, tout comme les chansons, « sont des bouteilles à la mer », comme le chante un de mes groupes préférés. J'espère qu'il atteindra son but, en secouant quelques cocotiers, en disqualifiant quelques poncifs souvent répétés mais faux, et qu'il pourra constituer un point d'appui fiable pour d'autres travaux à venir sur le sujet (rappel : on trouvera les premières réactions de collègues anthropologues ou préhistoriens dans ce billet. Et la revue Ballast vient également de m'accorder un long interview qui me permet d'exposer plusieurs points importants de cette recherche).
La version française est en train de mitonner, et j'ai bon espoir qu'elle soit accessible sans trop tarder, à un prix beaucoup plus raisonnable que la version anglaise (mais je n'ai pas eu mon mot à dire sur ce point). Et comme un peu d'autodérision n'a jamais fait de mal à personne, je conclurai avec les Shadoks :

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